Donner une « voix » plus forte aux biomarqueurs vocaux !

Le projet Vocalive du LIH accepté pour financement  

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En mars 2024, le LIH a vu son dernier projet de santé numérique Vocalive financé par le Luxembourg National Research Fund (FNR) dans le cadre du programme JUMP 2023. L’étude, menée par l’unité Deep Digital Phenotyping (DDP) du département de santé de précision (DoPH) du LIH en collaboration avec la société britannique MedtechtoMarket, visera à construire une plateforme pour promouvoir et faciliter l’adoption et l’utilisation de biomarqueurs vocaux dans les soins de santé, en tirant parti de l’expertise du LIH en matière de traitement audio et de recherche sur les biomarqueurs vocaux.  

Un biomarqueur vocal est une caractéristique ou une combinaison de caractéristiques du signal audio de la voix qui est associée à un résultat clinique et peut être utilisée pour surveiller les patients, diagnostiquer une condition, évaluer la gravité d’une maladie ou comme indicateur de l’efficacité d’un traitement. Ils offrent des solutions non invasives, rentables et évolutives pour la surveillance de la santé et la prévention, contribuant à la collecte de données en vie réelle auprès des patients. Bien que la recherche sur les biomarqueurs vocaux soit très avancée et que de nombreuses entreprises développent des biomarqueurs vocaux pour divers problèmes de santé, il existe un fossé évident entre la recherche et l’implémentation réelle des biomarqueurs vocaux dans la pratique clinique. Ainsi, seule une minorité de biomarqueurs vocaux sur le marché sont cliniquement validés.

Pour exploiter pleinement le potentiel des biomarqueurs vocaux, il est essentiel de relever les défis liés à la disponibilité et à la normalisation des données, à la visibilité et à la transparence, ainsi qu’aux réticences de l’industrie. En surmontant ces obstacles, les biomarqueurs vocaux révolutionneront le suivi des patients et la télémédecine, et contribueront à l’évolution vers une médecine personnalisée et préventive, améliorant ainsi les résultats en matière de santé et réduisant les coûts des soins de santé au niveau mondial,

déclare le Dr Guy Fagherazzi, directeur du département de santé de précision et coordinateur du projet.

Dans ce contexte, Vocalive vise à créer une plateforme de services pour le développement de biomarqueurs vocaux, basée sur un algorithme propriétaire de traitement de la voix fondé sur l’intelligence artificielle (IA). « Cette technologie se distingue par le fait qu’elle a été spécifiquement développée pour utiliser des enregistrements vocaux dans des contextes non cliniques afin de développer des biomarqueurs vocaux », explique le Dr Vladimir Despotovic, « Health Data scientist » de la plateforme bioinformatique du LIH et co-directeur du projet. En effet, la plupart des biomarqueurs vocaux disponibles sont développés dans un contexte clinique et à partir d’enregistrements vocaux hautement standardisés, ce qui limite leurs performances lorsqu’ils sont utilisés dans les contextes réels et non standard de la pratique clinique. Il est donc essentiel que la collecte des données soit intégrée de manière transparente dans le contexte réel du patient, par exemple sous la forme d’une solution de télésurveillance ou d’une application pour smartphone. « Dans notre plateforme, nous prévoyons d’offrir des services professionnels de traitement de la voix et de contrôle de la qualité qui peuvent être utilisés par des fournisseurs tiers de biomarqueurs vocaux pour améliorer les performances de leurs propres algorithmes », ajoute le Dr Fagherazzi. Pour les sociétés pharmaceutiques et les organismes de recherche sous contrat en particulier, la nouvelle plateforme offrira des services personnalisés pour le développement de biomarqueurs vocaux pour leurs résultats d’intérêt. L’objectif est d’intégrer les biomarqueurs vocaux dans les premiers essais cliniques afin d’augmenter le nombre de preuves positives de leur efficacité et de promouvoir leur adoption.

« En plus de ces services, nous allons également créer une place de marché sur la plateforme pour les biomarqueurs vocaux prêts à l’emploi, ce qui permettra de promouvoir des normes élevées en matière de transparence et de performance des biomarqueurs vocaux. Cela permettra d’accroître la visibilité, l’accessibilité et d’instaurer la confiance en ce qui concerne l’efficacité des biomarqueurs vocaux, assurant ainsi à terme leur adoption dans la recherche clinique et contribuant à la personnalisation des soins de santé grâce à un meilleur suivi à distance des patients », conclut le Dr Kevser Fünfgeld, responsable de programme de santé numérique au LIH et responsable scientifique du transfert de technologie du pipeline vocal.

Le projet débutera en septembre 2024 et devrait se terminer en février 2026.

Financement et collaborations

Vocalive bénéficie d’une subvention de 499 000 euros dans le cadre du programme JUMP du FNR, un instrument de financement conçu pour combler le fossé technique et financier entre les découvertes issues de la recherche et leur commercialisation/utilisation, renforçant ainsi l’impact de la recherche luxembourgeoise sur l’économie et la société. Vocalive est réalisé en collaboration avec MedtechtoMarket, une société qui soutient le développement de diagnostics médicaux depuis le concept jusqu’au lancement commercial.