VENUSCANCER : faire progresser la compréhension mondiale des soins contre les cancers féminins » Luxembourg Institute of Health
Accueil » Actualités » VENUSCANCER : faire progresser la compréhension mondiale des soins contre les cancers féminins

Actualités

VENUSCANCER : faire progresser la compréhension mondiale des soins contre les cancers féminins

Le Luxembourg contribue à une étude à grande échelle sur les inégalités dans le traitement des cancers féminins.

17 décembre 2025 4minutes

Une publication récente dans la revue médicale de référence The Lancet apporte des éléments essentiels à la compréhension des variations mondiales dans la prise en charge du cancer. Le Registre National du Cancer (RNC) du Luxembourg a participé à l’étude en fournissant des données détaillées sur le cancer du sein.


Cette publication, réalisée dans le cadre du projet VENUSCANCER, s’est concentrée sur trois des cancers les plus fréquents chez les femmes : les cancers du sein, du col de l’utérus et des ovaires. L’étude a pris en compte plus de 100 registres de cancer provenant de 39 pays, couvrant plus de 250 000 femmes diagnostiquées entre 2015 et 2018. Les données incluaient le stade du cancer au diagnostic, les procédures de stadification, les types de traitement et les biomarqueurs.

Le projet VENUSCANCER s’inscrit dans le cadre du programme CONCORD, dont l’objectif est de collecter des preuves destinées à orienter les politiques de santé afin de réduire la mortalité liée à ces cancers. Grâce à une base de données populationnelle plus vaste que les précédentes études à haute résolution, le projet offre une vue d’ensemble réelle des pratiques mondiales en matière de soins.

L’article récent explore les raisons des différences mondiales de survie des patientes atteintes de ces cancers, y compris dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les résultats renseignent également sur l’accès au traitement des tumeurs à un stade précoce, soulignant l’importance des efforts de détection précoce. L’étude a mis en évidence que l’harmonisation internationale des recommandations cliniques est cruciale, mais que celles-ci doivent être adaptées aux besoins et ressources locaux. En effet, bien que les traitements conformes aux recommandations soient devenus plus accessibles pour les femmes diagnostiquées à un stade précoce dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), la proportion de ces femmes diagnostiquées tôt reste bien trop faible par rapport aux pays à revenu élevé (PRE). De plus, les femmes âgées de 70 à 99 ans avaient moins de chances de recevoir un traitement initial conforme aux recommandations que celles âgées de 50 à 69 ans, tant dans les PRE que dans les PRFI. Le délai entre le diagnostic et le traitement pour les cancers à un stade précoce était inférieur à un mois dans plusieurs PRE, mais pouvait atteindre 4 mois pour les cancers du col et des ovaires dans certains PRFI, et jusqu’à un an pour le cancer du sein dans des pays comme la Mongolie.

Nous sommes fiers de la première contribution du Luxembourg à cette vision globale des soins contre les cancers féminins, mettant en lumière la haute qualité des soins contre le cancer du sein dispensés au Luxembourg ainsi que la qualité des données et de l’expertise du Registre National du Cancer. Bien que les résultats mondiaux révèlent une inégalité manifeste dans la prise en charge des cancers féminins dans les pays à faible revenu, le travail des registres de cancer basés sur la population est de plus en plus reconnu comme un outil puissant pour orienter les politiques de santé et, à terme, réduire ces écarts

déclare le Dr Claudine Backes, directeur scientifique du RNC, responsable du groupe Épidémiologie et Prévention du Cancer (EPICAN) au Département de Santé de Précision (DoPH), et membre du groupe de travail VENUSCANCER.

L’étude a bénéficié d’un financement du Conseil Européen de la Recherche (ERC) via un Consolidator Grant. Elle a été publiée sous le titre “Global variation in patterns of care and time to initial treatment for breast, cervical, and ovarian cancer from 2015 to 2018 (VENUSCANCER): a secondary analysis of individual records for 275 792 women from 103 population-based cancer registries in 39 countries and territories” et peut être consultée ici.

Scientific Contact

  • Claudine
    Backes
    Team Leader, EPICAN

    Contact

Partagez sur

Actualités associées

Actualités associées