Une étude du LIH révèle certains mélanges chimiques associés à un risque accru de troubles métaboliques

Des chercheurs du Département de Santé de Précision du LIH découvrent que l’exposition à des mélanges chimiques présents dans l’environnement est associée à un risque accru d’obésité, d’hypertension artérielle et d’autres troubles métaboliques

• Département Santé de Précision 
• Socio-Economic & Environmental Health & Health Services

Une nouvelle étude publiée dans la revue “Science of The Total Environment » montre que l’exposition à un mélange de polluants peut avoir des effets négatifs sur la santé métabolique. Cette étude, basée sur les données 2013-2015 de l’Enquête européenne sur la santé au Luxembourg (EHES-LUX) et dirigée par les Drs Jesús Martínez-Gómez et Maria Ruiz-Castell du groupe CARES, souligne la nécessité de prendre en compte l’exposition aux mélanges chimiques lors de l’élaboration des politiques de santé et d’environnement.

L’étude EHES-LUX a analysé les informations fournies par plus de 600 adultes âgés de 25 à 64 ans vivant au Luxembourg, qui ont rempli des questionnaires sur leur santé et leur mode de vie, subi des examens cliniques et fourni des échantillons de cheveux. À partir de ces données, les chercheurs ont mesuré plus de 150 substances chimiques différentes, notamment des retardateurs de flamme, des plastiques, des pesticides et des herbicides, afin d’étudier le lien entre le mélange chimique et le syndrome métabolique et ses composants (tour de taille élevé, taux élevé de triglycérides dans le sang, hypertension artérielle et glycémie élevée).

L’analyse a révélé que le mélange de polluants augmentait le risque de syndrome métabolique, d’hypertension artérielle et d’hyperglycémie. Parmi les nombreuses substances étudiées, trois produits chimiques se sont distingués comme étant les principaux contributeurs : l’herbicide prosulfocarbe et les pesticides ClCF₃CA et PNP.

L’exposition quotidienne à une combinaison de produits chimiques présents dans l’environnement peut entraîner des effets combinés susceptibles d’avoir un impact sur la santé. Il est essentiel de prendre en compte les expositions multiples simultanées afin de concevoir de meilleures stratégies et réglementations pour protéger la santé des gens

a déclaré le Dr Maria Ruiz-Castell, responsable du groupe CARES au LIH.

Ces nouvelles conclusions renforcent l’argument en faveur de politiques qui traitent l’exposition réelle à plusieurs produits chimiques, plutôt que de réglementer les polluants individuellement.

Cette étude a bénéficié de la contribution du Dr Brice Appenzeller et de son unité de recherche sur la biosurveillance humaine, ainsi que du département d’informatique médicale. Elle a également été menée en partenariat avec le Centre national espagnol de recherche cardiovasculaire (CNIC).

Le projet EHES-LUX a été financé par le Luxembourg National Research Fund (FNR), avec le soutien supplémentaire du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du LIH.