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Les fibres alimentaires déterminent la prédisposition aux agents entéropathogènes d’origine alimentaire  

07 novembre 2021 4minutes

Le professeur Mahesh Desai, chef du groupe de recherche sur l’éco-immunologie et le microbiome au DII, et son équipe ont démontré que la modification de l’apport en fibres alimentaires chez les souris était non seulement suffisante pour modifier la prédisposition aux agents pathogènes alimentaires courants, tels que Listeria monocytogenes et Salmonella Typhimurium, mais qu’elle était également capable de le faire indépendamment du microbiome intestinal. Leurs résultats soulignent l’importance du régime alimentaire d’un individu en ce qui concerne la prévention et la réponse aux agents entéropathogènes communs.      

Si la sécurité alimentaire s’est considérablement améliorée de par le monde, les infections par des agents entéropathogènes humains d’origine alimentaire, tels que les bactéries Listeria monocytogenes et Salmonella Typhimurium, sont encore à l’origine de nombreuses hospitalisations et de décès. Il est possible que des modifications du régime alimentaire, y compris une carence en fibres, affectent la résistance à la colonisation médiée par le microbiome intestinal (c’est-à-dire la capacité du microbiote à protéger l’intestin contre les agents pathogènes qui y prolifèrent). L’étude de l’axe régime alimentaire-microbiome-pathogène pourrait donc s’avérer prometteuse et contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes de la pathogenèse.

Dans une étude récente, le groupe du professeur Desai et son équipe, avec Mathis Wolter, doctorant au sein de ce groupe et premier auteur, ont utilisé un modèle murin conçu pour posséder un microbiote intestinal synthétique et prédéfini afin de comprendre comment un régime pauvre en fibres affecte la sensibilité aux bactéries Listeria monocytogenes et Salmonella Typhimurium. Ils ont constaté que priver les souris de fibres alimentaires les protégeait des infections par ces agents pathogènes par rapport aux souris nourries avec un régime standard. L’équipe a ensuite examiné de plus près si le microbiome influençait également cette réponse et a constaté que, curieusement, le même effet s’observe chez les souris axéniques (souris sans micro-organismes intestinaux), ce qui suggère que le régime alimentaire lui-même est principalement à l’origine de la prédisposition aux infections pathogènes. Il a été démontré que le microbiote intestinal est capable de retarder l’infection, mais que l’effet du taux de fibres du régime alimentaire était prépondérant en ce qui concerne la pathogénicité.

Nos résultats suggèrent que la modulation alimentaire modifie la susceptibilité aux pathogènes humains Listeria monocytogenes et Salmonella Typhimurium. Il est important de noter que la modulation alimentaire en l’absence de microbiote intestinal était suffisante pour modifier la prédisposition à ces deux importants agents pathogènes. Compte tenu des coûts élevés des soins de santé qu’entraînent les infections d’origine alimentaire, en particulier par ces deux pathogènes, notre étude souligne comment la modulation alimentaire pourrait constituer une approche translationnelle de gestion des infections,

a conclu le professeur Desai.


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  • Prof Mahesh
    Desai
    Head of the Ecoimmunology and Microbiome research group

    Department of Infection and Immunity Luxembourg Institute of Health

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